Si les conséquences des tempêtes sont souvent négatives, celle qui a touché le Mont-Saint-Michel en 1998, en fragilisant des maçonneries médiévales, a été la source de découvertes de premier ordre pour l'archéologie de l’artisanat et l’histoire du lieu. La petite parcelle impactée a permis d’étudier deux ateliers successifs de production d’objets destinés aux pèlerins et surtout les nombreux restes mobiliers de cette activité (fabrication de moules en pierre et fonte d’objets métalliques). Malgré une interruption lors du siège anglais de la guerre de Cent Ans, l’activité persiste à cet emplacement privilégié du XIVe à la seconde moitié du XVe siècle. Il s’agit très vraisemblablement de l’atelier officiel de l’abbaye, au vu de la qualité des pièces produites. L’étude technologique et iconographique des pièces témoigne de la variété du répertoire et de la maîtrise des artisans tailleurs et fondeurs. L’iconographie est presque exclusivement rattachée à l’archange saint Michel et la production liée au pèlerinage : enseignes, fermaux, bagues, pendentifs, grelots, cornes d’appel ou encore décors de ceinture sont autant de reflets de l’affluence des pèlerins au sanctuaire. En associant la fabrication des moules à celle des objets, le site de la cour des Écoles constitue une première, aucun atelier de fabrication d’objets de pèlerinage n’ayant été reconnu ailleurs à ce jour.
Les enseignes de pèlerins ont leur encyclopédie