Si la découverte d'une ou plusieurs monnaies au cours d’une fouille permet généralement d’affiner la datation d’un site, l’intérêt de la trouvaille dépasse de loin les seules questions de chronologie. Le numéraire livre en effet des informations complexes concernant non seulement les communications entre le lieu de sa production et celui où il est mis au jour, mais aussi l’influence des autorités politiques sur les modes d’échanges.
Les pièges sont pourtant nombreux, ce qui invite les numismates à de nombreuses réflexions sur leurs méthodes de travail. Comment se détacher de l’époque de la frappe d’une monnaie pour se rapprocher de la date de la perte, beaucoup plus précieuse à l’archéologue ? La nécessité de disposer de corpus communs aux archéologues et aux numismates bénéficie fort heureusement de nouvelles réflexions, ce qu’illustre parfaitement l’exemple normand, dans une région bien connue en termes de trouvailles monétaires. De l’âge du fer à l’occupation anglaise du XVe siècle en passant par les invasions vikings, l’actuelle Normandie, dont la position géographique présente des atouts remarquables en termes d’échanges économiques, offre des témoignages ruraux et urbains de l’incidence des mouvements humains ou des bouleversements politiques sur les circulations monétaires.