En 2002, des fouilles menées par l'Inrap à Sant-Dizier ont permis la découverte de trois tombes d’une richesse exceptionnelle – une femme, deux hommes et un cheval – datées du deuxième quart du VIe siècle. Ces tombes présentent des caractéristiques qui tranchent avec les rites funéraires habituellement observés dans la région : chambres de type Morken, inhumation de cheval, épées à anneaux, etc. Ces éléments incitent à rattacher les tombes de Saint-Dizier au faciès archéologique des tombes dites « de chefs francs » du début du VIe siècle, interprétées comme des témoins archéologiques de l’expansion franque. Les inhumés de Saint-Dizier sont-ils des Francs émigrés ou bien des Gallo-Romains de souche s’étant élevés dans la hiérarchie guerrière et assimilés aux coutumes franques ? La question ne se pose pas forcément en termes ethniques mais plutôt en termes d’identité sociale et politique. Le faste et le rituel de ces inhumations re ètent une culture matérielle particulière et révèlent la volonté de mettre en valeur l’appartenance de ces défunts à une élite sociale qui suit une mode bien précise dans la mort.