Le droit romain, comme l'Ancien droit français, voyaient dans l’enfant l’objet de la toute-puissance paternelle. La situation juridique de l’enfant est désormais envisagée de son point de vue et il est maintenant reconnu comme un alter ego qui, à l’instar de tout être humain, doit bénéficier de la protection du droit. Le cinquième numéro des Cahiers de la recherche sur les droits fondamentaux présente des contributions émanant d’universitaires et de professionnels de l’enfance, qui font le point sur certaines évolutions récentes en la matière, tant au plan international qu’interne. La prise en charge de l’enfant par le droit renvoie tout à la fois aux mineurs abandonnés et au changement de perception de l’enfant dans la société. Mais les normes juridiques ont également posé des règles rénovées en ce qui concerne par exemple le statut de l’embryon, le nom de l’enfant, ou encore sa participation à des procédures judiciaires. L’adoption en 1989 d’une Convention internationale sur les droits de l’enfant a constitué une étape décisive, même si le droit peine encore à assurer des garanties en toutes circonstances, comme le montrent les difficultés à éradiquer le phénomène des enfants soldats, à assurer une protection effective des enfants sur le continent africain, voire même à promouvoir les droits de l’enfant téléspectateur.