Le volume s'intéresse à l'usage du pronom « je » chez certains philosophes et au rapport entre leur doctrine et leur propre subjectivité. Les auteurs étudiés sont : Marc Aurèle, saint Augustin, Montaigne, Descartes, Maine de Biran, Auguste Comte et Nietzsche. Lire la suite
Comment l'appel à l’expérience personnelle de l’écrivain-philosophe peut-il servir d’argument et faire partie du projet même d’une philosophie qui ne se satisfait pas d’un partage trop simple du singulier et de l’universel ? En s’adressant à lui-même, Marc Aurèle réalise ce que Pierre Hadot a décrit comme un « exercice spirituel » ; en décrivant son rapport à Dieu, en disant inlassablement « ego », saint Augustin « confesse » à la fois sa foi, ses péchés et l’attente du salut. Quant à Montaigne et Descartes, c’est en parlant d’eux-mêmes qu’ils font le récit de leur aventure de pensée entre doute et certitude. Et c’est encore dans des textes à la première personne que Biran, Comte et Nietzsche inscrivent la totalité de leur existence dans leurs écrits. Le présent volume interroge l’utilisation par la philosophie du « je » empirique, celui qui renvoie à une personne concrète et non au sujet transcendantal.
Jérôme Laurent : Avant-propos : L'énigme du je
Jérôme Laurent : La personnalité multiple de l'empereur Marc Aurèle
Emmanuel Housset : Confiteor. Le retour à soi dans les Confessions de saint Augustin
Alberto Frigo : « Un sujet bien mal formé » : expérience de soi, forme et réformation dans les Essais de Montaigne
Anne-Marie Boudot : Ego et René Descartes
Anne Devarieux : Maine de Biran philosophe et diariste
Frédéric Dupin : « Parler d'une tombe anticipée » : l'existence posthume d'Auguste Comte
Patrick Wotling : La « maudite ipsissimosité ». Un paradoxe nietzschéen ?
Varia
Caroline Guibet Lafaye : Psychiatrie et particularisme éthique
Résumés
Notes sur les auteurs