Jeanne d'Arc est à la fois l'une des figures les mieux connues du Moyen Âge et l'une des plus énigmatiques. Elle a été l'objet de deux procès, de condamnation (1431) et de réhabilitation (1456). Ces procès d'Église étaient des procès politiques : à travers Jeanne, le premier cherchait à déconsidérer Charles VII et le second à lui restituer son honneur. Cet ouvrage a pour objet de présenter à un large public les résultats récents de la recherche : le contexte historique du procès – celui d’une occupation d’une bonne partie du royaume de France par les Anglais – ainsi que certains aspects juridiques (le premier procès dirigé par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, suit étroitement les règles de la procédure d’inquisition). D’autres aspects linguistiques ou historiques sont pour la première fois analysés. C’est ainsi que le latin, langue de la traduction officielle du premier procès, est étudiée, de même que le second procès est éclairé par l’analyse des mémoires relatifs au procès de condamnation produits par de savants clercs pour la procédure de révision. Est également étudiée la représentation des procès, qui a beaucoup évolué dans le temps, du XVIe au XXe siècle. Cette évolution est sensible aussi bien dans l’historiographie que dans la littérature, les arts plastiques, le cinéma ou la musique. Jeanne a été en effet considérée tour à tour comme une hérétique, une illuminée, une sainte et une héroïne nationale, et son image peut se prêter à toutes les récupérations politiques.