Les travaux réunis étudient l'Europe en tant que phénomène à la lumière des philosophes contemporains Hegel, Husserl, Heidegger, Patocka, Levi-Strauss, Arendt, Levinas, Gadamer et Derrida. Sans enfermer l'Europe dans une définition limitée, qu'elle soit géographique, religieuse ou politique, ils montrent qu'elle est une exigence éthique de responsabilité universelle.
L'Europe n’est pas une simple identité culturelle facilement repérable et la tâche propre du philosophe est de montrer qu’elle est d’abord une question décisive et prioritaire, car c’est la possibilité même de sa définition qui ne va pas de soi. Étudier l’Europe en tant que « phénomène », être attentif au « phénomène Europe », comme le proposent les travaux réunis ici par les équipes de recherche de Nantes (CAPA) et de Caen (Identité et subjectivité), permettent d’une part de ne pas enfermer dangereusement l’Europe dans une définition limitée, qu’elle soit géographique, religieuse ou politique. Cela rend possible, d’autre part, de mettre en lumière que, dans sa crise structurelle, l’Europe n’est pas une « idée fixe », une obsession accidentelle de certains, mais un projet, un avenir, de l’humanité elle-même, qui ne peut être pleinement déterminé à l’avance. Les grands philosophes contemporains que sont Hegel, Husserl, Heidegger, Patočka, Lévi-Strauss, Arendt, Levinas, Gadamer et Derrida, peuvent redonner foi en l’Europe en montrant que dans la difficulté de sa tâche de rationalisation, dans sa fragilité historique, elle est d’abord une exigence éthique de responsabilité universelle qui doit cependant s’accorder aux exigences de l’action.