L'ouvrage bouscule bon nombre d'idées reçues sur les Grimm et leurs Contes. Loin de faire la morale, ils visent une éducation à la liberté. Anticonformiste, leur conception de la littérature pointe vers l'avenir : la lecture « de près » permet de découvrir leur étonnante modernité. Lire la suite
Que les Grimm soient à considérer comme les auteurs à part entière des contes qu'eux-mêmes prétendaient obstinément avoir simplement recueillis, la recherche le découvre depuis les travaux de Heinz Rölleke. Mais en quoi précisément consiste ce travail d’auteur, quel en est l’esprit ? – Cette question n’a pas encore trouvé de réponse. En somme la lecture des Contes comme d’une œuvre reste à fournir. Par le travail minutieux de confrontation des versions successives des contes, cette monographie fait un pas dans cette direction et met en évidence une image des Grimm qui va à l’encontre des idées reçues. Loin d’entretenir une morale conformiste, les contes proposent une éducation à la liberté ; quoique nourrie jusqu’à la saturation par la pensée et par les littératures de leur temps, la réflexion poétologique qui les sous-tend les Contes témoigne d’une conception de l’auteur et de l’œuvre qui transcende son époque ; le travail des Grimm est une entreprise éminemment européenne et par cela proche de nos propres interrogations.
Introduction
Objectif et méthode
Qu'est-ce que la fidélité ?
Le grain des voix multiples
1) Esprit de la terre ou Le travailleur clandestin : Rumpelstilzchen
2) Barbe bleue séduisant : Fitchers Vogel
3) La tentation et comment y résister : Hänsel und Gretel / Das Mädchen ohne Hände
4) Délivrance ici-bas : Marienkind / Sterntaler
5) Religion de la vaillance : Aschenputtel / Frau Holle
6) « Tout cela existe donc » : Allerleirauh
7) « Le cœur aventureux » : Rotkäppchen
8) Transgression et progression : Der goldene Vogel / Marienkind
9) Éloge de la paresse : Die drei Spinnerinnen / Der faule Heinz / Die drei Faulen / Die hagere Liese / Die faule Spinnerin /
Die zwölf faulen Knechte