La sémantique des langues naturelles consisterait donc à faire l'inventaire des catégories interprétatives et des conditions de saturation. C’est ce à quoi entend contribuer ce volume, qui se concentre sur les questions de modalités verbales et (extra-)phrastiques, dans une optique large de la modalité. Lire la suite
Une question centrale en linguistique actuelle est celle des contraintes et des déterminismes pesant sur le sens linguistique. Du fait de son caractère sous-spécifié, le sens lexical aussi bien que grammatical peut se concevoir comme une série d'instructions que saturent les autres unités du cotexte. Soit il y a convergence entre instruction et saturation, et l'interprétation typique surgit. Soit une divergence se manifeste avec les instructions des autres unités dans le cotexte, ce qui donne lieu à deux situations possibles : ou bien on est face à une séquence ininterprétable au sujet de laquelle l’interlocuteur pourra néanmoins faire des conjectures ; ou bien des indications supplémentaires sont nécessaires pour guider l’interprétation, comme une suite narrative ou argumentative. La sémantique des langues naturelles consisterait donc à faire l’inventaire des catégories interprétatives et des conditions de saturation. C’est ce à quoi entend contribuer ce volume, qui se concentre sur les questions de modalités verbales et (extra-)phrastiques, dans une optique large de la modalité.
Contributions
Présentation
1. Modalités verbales
« L'exploitation du potentiel argumentatif des formes modales : analyse qualitative et quantitative », Corinne Rossari, Université de Neuchâtel
« L'imparfait modal en français et en italien et ses réalisations en allemand : étude de cas », Annalena Hütsch & Claudia Ricci, Université de Neuchâtel
« Les emplois modaux des verbes "need" et "dare" en anglais : conséquences morphosyntaxiques de la mise en cause d'une présupposition pragmatique associée à un certain type de contenu sémantique », Patrick Duffley, Université Laval
« L'agentivité des noms d’événement : diagnostic et construction sémantique », Richard Huyghe, Université de Fribourg
2. Modalités énonciatives
« Cadratifs à noms abstraits et marqueurs de relativisation : une analyse cooccurrentielle », Dennis Wandel, Université de Neuchâtel
« “Sauf que moi à un moment donné j'vais y foutre le feu à sa bécane de merde !". “À un moment donné“ : des usages temporels aux (pires extrémités des) usages pragmatiques », Anne Le Draoulec, CNRS, Université Toulouse Jean Jaurès, Josette Rebeyrolle, CNRS, Université Toulouse Jean Jaurès
« De la conformité à l’écart : "juste", ou l’analyse d’un déterminisme », Catherine Collin, Université de Nantes
« Les marqueurs discursifs rédupliqués : le cas de "oui oui oui oui” », Florence Lefeuvre et Dominique Legallois, Université Paris 3 – Sorbonne nouvelle