Les monnaies sont ici considérées non comme un support neutre de l'économie mais comme des objets dont la matérialité est un ressort essentiel de leurs usages. Les fouilles archéologiques sont à ce titre une source de premier plan puisqu'elles permettent, au prix d’une méthodologie adaptée, d’observer les monnaies réellement employées dans des contextes précis. Pourquoi choisit-on telle monnaie pour tel usage et en quoi ce choix a-t-il un sens ?
L’étude fine de cas bien documentés permet d’aborder des usages aussi différents que le paiement des salaires, la gestion des monnaies à l’échelle domestique, la formation des dépôts monétaires ou le dépôt d’une monnaie dans une sépulture. Le but est de mettre en place des clés d’interprétation en archéo-numismatique et de souligner les limites de ces hypothèses, mais aussi de proposer des pistes pour une lecture anthropologique des usages monétaires sur la longue durée. Les théories de l’anthropologie économique fournissent à ce titre des modes d’interrogation particulièrement efficaces. Dans cette perspective, la dernière partie de ce travail est l’occasion d’une analyse plus théorique.Les monnaies sont ainsi organisées en systèmes de valeur qui sont loin d’être strictement économiques mais avec lesquels les acteurs peuvent sans cesse jouer pour donner du sens aux situations.