Pour la première fois en français, une Histoire du conservatisme russe permet de comprendre les sources et les spécificités d'une idéologie qui a été officiellement adoptée par le parti du pouvoir de Poutine en 2009. Une histoire des idées d'une grande actualité. Lire la suite
Le conservatisme a été adopté en août 2009 comme idéologie officielle du parti du pouvoir de Vladimir Poutine, Russie unie, fondé en 2001. Poutine lui-même se définira comme conservateur en septembre 2013. Il s'agit là d'un retournement idéologique complet par rapport à l’époque soviétique, où les penseurs conservateurs étaient à l’index. Quelles sont les sources du conservatisme russe et ses caractéristiques, quel est aujourd’hui son rôle, sa place et sa spécificité par rapport aux (néo)-conservatismes d’Europe ou des États-Unis ?
C’est à ces questions, qui concernent l’Occident dans la mesure où le conservatisme se construit en opposition à lui et se veut un modèle à exporter, que tâche de répondre cette première histoire, en France, du conservatisme russe. Elle présente les différentes expressions, des plus modérées aux plus extrémistes, que le conservatisme a prises depuis le début du XIXe siècle, et replace le conservatisme officiel actuel dans la longue histoire politique et intellectuelle de la Russie.
Transcription et translittération du russe en français
Introduction
PREMIÈRE PARTIE
Aux sources du conservatisme russe (XVIIIe - XIXe siècles)
1. Au XVIIIe siècle : un conservatisme éclairé
Catherine la Grande
Mikhaïl Chtcherbatov
2. Nicolas Karamzine, père du libéralisme et du conservatisme russe
3. Sous Alexandre 1er (1801-1825) : un conservatisme stimulé par Napoléon
Alexandre Ier : du libéralisme au conservatisme
De la gallophobie au conservatisme politique et religieux
Le contexte européen
4. Sous Nicolas Ier (1825-1855) : la naissance d'un conservatisme officiel
Le conservatisme officiel : S. Ouvarov et autres
Le conservatisme gradualiste de trois écrivains : V. Joukovski,
A. Pouchkine, N. Gogol
Le slavophilisme : un conservatisme romantique. A. Khomiakov,
I. Kiréievski, C. Aksakov
5. Sous Alexandre II (1855-1881) : « vrai » et « faux » conservatismes
Le conservatisme slavophile. Suite. I. Aksakov, Iou. Samarine,
F. Dostoïevski
Antinihilisme et antiféminisme
Deux types de conservatisme civilisationnel : N. Danilevski, C. Léontiev
Des conservateurs libéraux. B. Tchitchérine et autres
6. Alexandre III - Nicolas II (1881-1917) : la radicalisation du conservatisme
Trois éminences grises : M. Katkov, C. Pobiédonostsev, V. Mechtcherski
L'essor du conservatisme d'extrême droite. M. Menchikov
V. Rozanov : pour un conservatisme culturel et populaire
Un terroriste devenu conservateur : L. Tikhomirov
Conclusion : Le conservatisme fauteur de la révolution
DEUXIÈME PARTIE
De Lénine à Poutine : du rejet à la réhabilitation du conservatisme
1. Dans l'émigration
Le conservatisme des philosophes religieux (Nicolas Berdiaev, Ivan Ilyine...)
L'eurasisme
2. La (contre)-révolution conservatrice stalinienne
3. Après Staline : le conservatisme comme composante du paysage littéraire et politique de l'URSS (1953-1991)
La littérature ruraliste : la paysannerie comme conservatoire éthique
Alexandre Soljénitsyne et la tradition conservatrice
4. La perestroïka (1985-1991) : conservateurs vs réformateurs
Les conservatismes radicaux (de gauche et de droite)
La « révolution conservatrice » à la russe : Alexandre Douguine
5. Le « conservatisme de Russie », « idéologie de stabilité et de développement » du parti du pouvoir Russie unie
6. Poutine et le conservatisme
7. L'Église orthodoxe, pilier du conservatisme
8. Une internationale conservatrice
L'illibéralisme
Le national-conservatisme
Les conservateurs américains
9. Y a-t-il une spécificité du conservatisme russe ?
Conclusions. Quel avenir pour le conservatisme russe ?
Bibliographie
Index des -ismes
Index des noms propres