Les rapports de l'État et de la Nation sont d'autant plus complexes que l'idée même de Nation obéit à une double logique : elle est, d’une part, la « nation révolutionnaire », dont Siéyès dessinait l’épure ; elle est, d’autre part, la « nation romantique », enracinée dans la tradition et la race. Serait-ce alors l’antinomie entre la nation-contrat, inscrite, comme l’État du droit, sous l’idée de liberté, et la nation-génie, inscrite sous l’idée de nature, donc, de nécessité, qui explique les malheurs de la politique où peuvent toujours s’affronter la logique rationaliste de l’État et la spontanéité de la Nation ? Il faut, en tout cas, réfléchir au dépassement de ce conflit.
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