Le janséniste Jean Domat (1625-1696) expose dans le Traité des Lois qui sert de préambule à son grand ouvrage Les Lois civiles dans leur ordre naturel (1689-1694), les thèses fondamentales qui marqueront la pensée du chancelier d'Aguesseau, de Montesquieu et de Portalis. Parmi elles, il en est une sur laquelle il insiste tout particulièrement : c’est que « toutes les matières du droit » obéissent à l’ordre naturel voulu de Dieu.L’œuvre toute entière de Domat est dominée par l’idée de loi naturelle, à telle enseigne que l’ordre juridico-politique en porte la marque ineffaçable : donc, nul César ne peut être un dieu et nul César ne peut se passer de Dieu.